L'Île-de-France est le premier bassin d'emploi en Europe, produisant 4 % du PIB de l'Union, et 30 % de celui du pays. Près d'un Français sur cinq y réside. Pour les enseignes franchisées, c'est une vraie mine d'or. Encore faut-il pouvoir absorber les coûts des emplacements…
Le loyer : premier obstacle pour les réseaux
Sur leurs fiches de recrutement de candidats, les réseaux de franchise précisent souvent que les points de vente doivent être impérativement installés dans des emplacements numéro 1 ou 1 bis. Or, si c'est chose facile dans une ville de taille moyenne, c'est plus compliqué à Paris. La concurrence entre enseignes est rude dans la capitale, de même qu'en banlieue et dans les centres commerciaux. Décrocher l'emplacement de ses rêves entraîne des dépenses bien plus importantes qu'en régions. En 2015, le prix moyen au mètre carré était de 242.000 euros en Île-de-France, contre un prix médian national de 186.000 euros.
Quand on consent à débourser une grosse somme pour son emplacement en Île-de-France, il faut s'assurer qu'on bénéficiera d'un trafic suffisant pour compenser. Or, cela n'est pas systématiquement le cas dans des zones comme le boulevard de Sébastopol, plus passant que commerçant, ou même dans certains nouveaux centres commerciaux, flambants neufs et pas encore très fréquentés. Pour compenser cette ponction sur leurs revenus, les franchisés doivent fournir un fort investissement en travail et en communication. Même pour ceux qui réussissent, les premières années sont souvent difficiles.
Les concepts qui marchent en Île-de-France
Le Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis) de la CCI Île-de-France a réalisé une importante étude sur le paysage commercial du Grand Paris entre 2002 et 2014. Les résultats, publiés en 2015, font état d'une hausse des commerces actifs de 2 %. Au sein de cette augmentation, on observe des secteurs en plein boum, tandis que d'autres sont en régression de manière inquiétante.
Les activités les plus touchées sont le bricolage, l'équipement du jardin et de la maison, la culture et l'automobile, des secteurs où les concepts de franchise nécessitent des surfaces étendues. Parmi les marchés en progression, citons les soins du corps, les magasins bio et les supérettes alimentaires. Le besoin de s'occuper de soi se fait de plus en plus présent dans notre société stressée, et à plus forte raison dans la capitale. En outre, ce sont des commerces qui peuvent s'installer dans de petits emplacements. Autres grands gagnants de la franchise en Île-de-France, les services à la personne et le soutien scolaire. O2, l'enseigne spécialiste des services à domicile, détient d'ailleurs le record de la création d'emplois en France. Ces concepts ont l'avantage de ne pas requérir d'emplacement prestigieux ou visible, l'essentiel de leur chalandise se faisant par internet.
Enfin, la restauration, traditionnelle ou rapide, est une valeur sûre pour les entrepreneurs qui souhaitent ouvrir une franchise en Île-de-France. En plus des quelques 60 millions de touristes annuels, les Parisiens sont réputés pour leur curiosité en matière de nourriture. Dans ce secteur, les concepts les plus originaux ont leur chance en Île-de-France.
La Rédaction, Point Franchises ©