Vous souhaitez lancer votre affaire et rejoindre les rangs des entrepreneurs franchisés ? Selon les chiffres de la Fédération française de la franchise, en 2018, on ne comptait pas moins de 2004 réseaux sur le territoire pour un chiffre d’affaires global de 62 milliards d’euros, preuve du succès d’une formule qui a déjà séduit bien des profils d’investisseurs ! Pourquoi pas vous ? Découvrez comment ouvrir un commerce dans les meilleures conditions en 2019. De nombreux secteurs d’activité sont à votre disposition et vous permettront de concrétiser votre projet ! Nos conseils pour vous lancer en franchise en toute sécurité. Les étapes à suivre pour ouvrir un commerce en franchise
En amont du lancement de votre projet
Vous êtes enthousiaste et motivé ? Patience ! Pour être certain de s’engager dans un projet durable, mieux vaut ne négliger aucune des quatre étapes évoquées ci-dessous ! Elles représentent les recherches que vous allez devoir faire avant de vous lancer dans des démarches auprès des enseignes.
Faites le point sur votre projet et sur le concept de franchise
La première étape consiste bien évidemment à faire le point sur votre projet, vos compétences, vos envies. Posez-vous les bonnes questions ! Quels sont vos points forts ? Dans le même ordre d’idées, listez vos points faibles, soit les freins qui pourraient compliquer certaines démarches, que ce soit en termes de compétences ou de finances. Cette étape est primordiale car elle peut mettre au jour des lacunes dans vos compétences ou dans votre parcours qui pourraient nécessiter des formations complémentaires. Au contraire, ce bilan personnel peut révéler certains aspects de votre parcours que vous aviez négligé, et qui vous ouvrent pourtant des perspectives sur des secteurs d’activité que vous n’auriez pas envisagés au préalable.
Et si ce bilan révèle des lacunes en matière de gestion, de management ou autre, ne baissez pas trop vite les bras : de nombreuses enseignes intègrent ces dimensions dans leurs formations initiales, conscientes du fait que plus de 60% des franchisés sont d’anciens salariés et n’ont donc pas les compétences de chef d’entreprise ! De la même manière, plus des trois quarts des franchisés ont changé de métier grâce à la franchise : et pour cause, par définition, la franchise consiste en une transmission de savoir-faire. Le nouveau métier est donc transmis par la tête de réseau aux nouveaux franchisés. Vous pouvez donc vous intéresser à des secteurs d’activité dans lesquels vous n’avez pas nécessairement d’expérience.
Dans un second temps, assurez-vous d’avoir saisi tous les aspects d’un développement en franchise : en choisissant d’intégrer le réseau d’une marque, vous aurez des droits mais également des devoirs. Ce cadre, rassurant pour de nombreux entrepreneurs, ne convient pas forcément à tous les profils d’investisseurs. Se lancer dans une franchise automobile nécessite, par exemple, de respecter la charte et l’esprit développés par l’enseigne choisie.
Car si la franchise offre de nombreux atouts (transmission d’une marque, transmission d’un savoir-faire, formation, accompagnement, soutien, etc.), elle peut également présenter quelques contraintes pour les porteurs de projet soucieux d’indépendance. Les franchisés sont en effet certes des entrepreneurs indépendants, mais ils sont liés par contrat à une enseigne : ils doivent donc respecter les consignes de cette dernière, en particulier en matière d’utilisation de la marque commerciale… donc de communication locale, par exemple. Par ailleurs, les procédures, méthodes de fabrication et de vente, parfois même méthodes de management et concepts architecturaux sont dictés par l’enseigne. Seule la gestion, au quotidien, de l’activité est laissée totalement à la liberté du franchisé. L’enseigne doit préserver l’uniformité de ses produits, services et de son image sur l’ensemble du territoire !
Si ce format entrepreneurial vous convient, alors vous pouvez poursuivre vos étapes pour devenir franchisé.
Choisissez votre secteur d’activité et vérifiez vos chances de réussite
Vous souhaitez ouvrir un commerce oui, mais : lequel ? Dans quel secteur d’activité vous sentiriez-vous à l’aise ? Avez-vous pour projet de lancer un commerce spécialisé (surgelés, jouets pour enfants, accessoires pour smartphone,…) ou plutôt d’ouvrir une boutique de cadeaux et/ou de décoration d’intérieur ?
Cette activité doit évidemment être choisie par rapport à vos goûts personnels et, dans bien des cas, par rapport à vos expériences professionnelles passées. Néanmoins, il est également important de s’adapter aux tendances du marché et, bien évidemment, aux réalités de votre région afin de se préserver d’une concurrence trop rude. Une étude de marché pourra alors vous permettre de savoir si le secteur visé est porteur ou non, notamment dans le cas de secteurs populaires comme les supérettes de proximité ou le prêt à porter qui, chaque année, attirent de nombreux investisseurs.
Bon à savoir : si les franchiseurs proposent généralement ce type d’informations, rien ne vous empêche de faire vos propres recherches en amont, bien au contraire !
Etablissez votre capacité de financement
Une fois que vous avez choisi votre secteur d’activité, il vous faut impérativement déterminer votre capacité de financement. Cette dernière déterminera en effet fortement les enseignes que vous allez pouvoir sélectionner. Attention : même pour ouvrir un commerce, la capacité de financement ne fait pas tout. Il existe des concepts tout à fait rentables qui ne nécessitent que peu d’apport personnel. Cependant, les possibilités d’évolution sont inévitablement plus limitées que pour des concepts qui exigent des apports personnels de plus de 70 000€.
Epargne, primes, « love money » (argent prêté par des proches), etc. : vous devez faire le tour de votre budget pour connaître le montant de l’apport personnel que vous allez pouvoir investir dans votre projet de commerce en franchise. Une fois que vous l’aurez déterminé, il constituera la limite pour votre sélection d’enseignes.
Choisissez votre franchiseur
A présent que vous avez spécifié vos envies mais également votre budget tout en les confrontant au potentiel de votre région géographique, vous devez avoir une idée plus précise du franchiseur susceptible de vous permettre d’accomplir vos projets. Ne vous restera plus qu’à comparer les enseignes afin de mettre en lumière le contrat de franchise le plus avantageux pour vous, toutes les informations nécessaires se trouvant sur le DIP (Document d'Information Précontractuel) fourni par les franchiseurs. Les questions financières avec les droits d’entrée, les royalties et l’apport personnel exigé font généralement partie des critères qui permettent de faire facilement la différence entre deux enseignes. Attention néanmoins à aller plus loin que ces chiffres et à vérifier la bonne santé du réseau que vous vous apprêtez à rejoindre ainsi que sa rentabilité. Le dynamisme d’un réseau spécialisé dans l’équipement de la maison ou dans la puériculture ne se mesure pas uniquement au nombre d’implantations. La qualité de l’accompagnement des franchisés a son importance (on pense tout particulièrement aux formations initiales et continues ainsi qu’aux moyens financiers qui y sont alloués), sur le court comme sur le long terme.
Finalisez votre projet
Une fois votre franchiseur sélectionné, votre partenariat peut débuter mais là encore, la collaboration reste variable. En fonction des enseignes, vous pourrez trouver un soutien auprès de certaines marques, comme une aide au financement ou une aide à la recherche de local tandis que d’autres vous accorderont plus d’indépendance.
Création d'un prévisionnel
Vous ne pourrez monter une entreprise en franchise sans passer par l’étape clé de la création d’un prévisionnel. Attention : ne vous improvisez pas comptable, à moins d’en avoir l’expérience et les compétences et faites appel à un professionnel pour mettre en miroir les informations inscrites dans le DIP de la société, vos projets et les financements dont vous bénéficiez. Le but d’une telle manœuvre ? Détailler, poste par poste, tous vos besoins en termes de financements afin de juger de la rentabilité de l’affaire.
Le prévisionnel s’étend sur trois ans et prend en compte l’évolution des besoins, des dépenses et est indispensable pour monter un dossier financier solide, sérieux et surtout, crédible.
S’informer quant aux aides financières et finaliser son financement
Si de nombreux franchisés font appel aux établissements bancaires au moment de finaliser leur projet, il est, au préalable, important de s’informer quant aux aides financières et/humaines qui peuvent être mises à la disposition des créateurs d’entreprise. C’est notamment le cas des aides pouvant être proposées par le Pôle Emploi comme le dispositif Nacre. Ce dernier est un accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise particulièrement intéressant pour les profils souhaitant être secondés dans des domaines variés (gestion, recrutement,…). L'Adie (association pour le droit à l'initiative économique) s’adresse quant à elle strictement aux créateurs d'entreprise n’ayant pas accès au crédit bancaire et peut également représenter une opportunité à saisir.
Trouver le bon local/le bon emplacement
En fonction du réseau choisi, la recherche du local peut être une initiative personnelle, laissée au bon vouloir du franchisé ou un travail en collaboration, le réseau s’impliquant activement dans cette recherche. Une fois l’adresse sélectionnée, c’est dans tous les cas ce dernier qui donnera le verdict final en réalisant une enquête d'implantation.
La signature du contrat avec le franchiseur et l’ouverture
Vous avez monté votre dossier et lu le DIP du franchiseur avec attention tout en en vérifiant scrupuleusement les informations et les clauses qui peuvent parfois, dans les faits, se révéler plus pénalisantes qu’encourageantes pour les franchisés (on pense tout particulièrement aux clauses de non-concurrence ou d'exclusivité d'approvisionnement) : il est à présent temps de signer votre contrat de franchise ! Sa formulation étant libre, prenez le temps de le lire et d’échanger avec le franchiseur : ne vous engagez pas à la légère !
Le moment de l’ouverture arrive enfin avec, dans la majorité des cas, une présence du franchiseur qui est assurée pendant et après le lancement de l’activité. L’ouverture pourra bien évidemment être précédée d’une période de formation, plus ou moins longue en fonction des enseignes.
Chloé Gagnon, Point Franchises ©