La cigarette électronique est un marché difficile du fait du manque de régulations et de l'incertitude que cela entraîne pour beaucoup d'acteurs. Cependant, avec l'arrivée des normes tant attendues, la consommation d'e-liquides est entrée dans les mœurs des Français et beaucoup de jeunes entrepreneurs envisagent de se lancer en franchise dans ce secteur.
Un marché qui trouve son apogée
Par rapport au dernier trimestre de 2013, le marché de la cigarette électronique aurait reculé de 30 % au dernier trimestre 2014. Cela s'explique simplement par le fait que les « vapoteurs » sont désormais équipés. On estime leur nombre à 1,5 million, tandis que les fumeurs occasionnels d'e-cigarettes sont deux fois plus nombreux (3 millions). D'après la fédération des indépendants (la Fivape) et les buralistes, le chiffre d'affaires cumulé du secteur pour 2014 serait compris entre 350 et 450 millions d'euros (contre 275 millions à peine en 2013). Si les ventes se réduisent comme prévu cette année, on devrait voir disparaître plusieurs centaines de boutiques. C'est cependant un prix à payer pour atteindre la stabilisation attendue.
Les premières normes volontaires
Deuxième facteur de régularisation, l'annonce des recommandations définies pour le bien du consommateur. Ces normes volontaires ont été publiées le 2 avril dernier par le groupe AFNOR (en la personne de son directeur général Olivier Peyrat), en collaboration avec le professeur en pneumologie Bertrand Dautzenberg de l'université Pierre et Marie Curie, également président de la commission de normalisation. Les critères de sécurité ont été établis avec l'aide du LNE (laboratoire national de métrologie et d'essais), la Fivape et l'INC. L'Institut national de la consommation est d'ailleurs à l'origine du projet d'établissement de ces normes.
L'objectif de ces documents est d'améliorer l'information des consommateurs, mais aussi d'établir des critères de qualité et de sécurité. La norme des e-cigarettes est un document technique qui touche notamment à la prévention des risques de surchauffe tandis que celle des liquides utilisés établit une liste de produits interdits et une série d'exigences à propos du contenant. Il convient de noter que les normes volontaires tiennent compte des exigences de la réglementation européenne bientôt transposée en droit français. Dès juin 2016, elles seront donc obligatoires.
L'utilisation des normes AFNOR
Les normes XP D90-300-1 et XP D90-300-2 concernent respectivement les cigarettes électroniques et les e-liquides. Une troisième norme, concernant les émissions est en travaux. Les deux premières sont consultables par tous les laboratoires d'essais, fabricants, distributeurs et fournisseurs qui souhaitent s'y conformer. Les documents sont disponibles sur le site www.afnor.org/editions pour les acteurs du marché qui souhaitent se renseigner. Ils peuvent s'auto-déclarer respectueux des normes ou faire vérifier cette conformité par un organisme indépendant.
Dans tous les cas, l'utilisation abusive d'une norme est considérée par le Code de la consommation comme une pratique commerciale trompeuse passible d'une amende de 37 500 euros pour la personne physique contrevenante et 187 500 euros pour la personne morale. On peut d'ores et déjà souhaiter que le consommateur trouvera vite la qualité qu'il est en droit d'espérer. Un état des choses qui ne peut que renforcer le marché.
La Rédaction, Point Franchises ©